dimanche, mars 18, 2007

Quatre ans de chaos

Quatre ans après l'invasion américaine en Irak, le 20 mars 2003, le bilan est désastreux pour la société irakienne qui est emprisonnée dans une spirale de violence dévastatrice, faisant des dizaines de morts quotidiennement.

Face à cette situation, la Maison-Blanche a décidé de renforcer sa présence en envoyant 25 000 soldats supplémentaires pour atteindre 160 000 hommes sur le terrain en juin, et ainsi tenter d'enrayer les violences interconfessionnelles.

La capitale, Bagdad, et la province de Diyala sont les plus touchées par le déferlement de la violence.

Dans l'ouest et le nord du pays, Al-Qaïda poursuit son insurrection contre le gouvernement irakien et les forces américaines. Dans le sud, les milices chiites rivalisent pour le contrôle des régions et des ressources pétrolières.

depuis l'invasion, environ 2 millions d'Irakiens ont fui l'Irak et 1,8 million sont des déplacés à l'intérieur de leur propre pays, selon des données du Haut Commissariat pour les réfugiés des Nations unies.

Cimetière militaire d'Arlington, 16 mars 2007

Le nombre de morts reste difficile à évaluer. Selon le site Internet Iraq Body Count, quelque 58 800 civils sont morts depuis le début de la guerre. Au moins 3205 soldats américains, 132 Britanniques et 124 membres de la coalition ont également perdu la vie.

Le Pentagone souligne que le dernier trimestre 2006 a été le plus meurtrier du conflit et que les violences ont continué d'augmenter début 2007. Entre le 1er janvier et le 9 février, plus de 1000 attaques ont eu lieu chaque semaine, contre une moyenne de 900 sur la même période en 2006.

Le gouvernement irakien reste optimiste malgré la situation. « Saddam a été renversé. Il y a des points positifs. Nous sommes maintenant libres. Chaque irakien peut s'exprimer sans peur », estime Bassem Ridha, proche conseiller du premier ministre Nouri al-Maliki.

M. Ridha cite aussi la nouvelle constitution approuvée par référendum, le gouvernement d'unité nationale, les élections législatives pour le Parlement, composé à 25 % de femmes. « Les gens ne se rendent pas compte. Nous étions à l'âge de pierre, nous construisons ce pays à partir de rien », conclut-il.

Reconstruction

Par ailleurs, le vice-président irakien, Adel Abdul Mahdi, a présenté vendredi à New York un plan pour restaurer l'économie de son pays. Il a appelé la communauté internationale à y répondre par des engagements d'aide et d'effacement de la dette.

M. Mahdi coprésidait une conférence internationale tenue à l'initiative du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, sur le Contrat international d'objectifs pour l'Irak (ICI), lancé en juillet entre Bagdad et les Nations unies avec le soutien de la Banque mondiale.

La menace de Bush

Aux États-Unis, le président George W. Bush a menacé samedi d'opposer son veto à un projet de loi démocrate incluant une enveloppe pour l'Irak et l'Afghanistan s'il comprend des mesures destinées à forcer un retrait des soldats américains d'Irak.

« Le Congrès doit approuver des fonds d'urgence pour nos troupes, sans condition et sans retard. S'il m'envoie un projet de loi qui ne remplit pas ces conditions, j'opposerai mon veto », a déclaré M. Bush dans son allocution hebdomadaire radiodiffusée.

La semaine prochaine, la Chambre des représentants doit saisir l'occasion d'un collectif budgétaire de quelque 124 milliards de dollars visant à financer les guerres en Irak et en Afghanistan pour 2007 pour demander un retrait des troupes au plus tard à l'automne 2008.

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